Un an et demi après son parachutage difficile à la tête de Thales, Luc Vigneron n'est toujours pas parvenu à s'imposer à la tête du groupe d'électronique civile et militaire. L'annonce, hier, d'un plan de 1 500 départs volontaires en France - destiné à réduire les frais de structure - est venue clore une période de réorganisation que de nombreux salariés décrivent comme «exécrable».
Les cures de rigueur appliquées dans les principaux Etats européens, grands clients des systèmes d’armes et de sécurité de Thales, ont fait chuter de 13% les prises de commandes du groupe sur les neuf premiers mois de l’année, et rien n’indique que la situation va s’améliorer. Or le principal actionnaire privé de l’entreprise n’est pas du genre à se contenter de cacahuètes. Dassault (25,9% du capital), à qui l’Etat (27%) a quasi offert Thales sur un plateau, a toujours déclaré qu’il voulait rendre le groupe plus rentable. Il n’est donc pas exclu que ce plan-là, qui ne concerne que les 35 000 salariés de France, soit suivi d’autres ajustements plus ou moins sévères parmi les 33 000 employés à l’étranger.
«La nouvelle organisation du groupe ne donne pas envie aux salariés de se battre pour le drapeau Thales, la dynamique du groupe a été brisée», affirme un délégué CFDT en évoquant un climat «malsain» dans l'entreprise et un patron qui «ne cherche pas à être compris». Les syndicats pourraient se réunir la semaine prochaine pour élaborer une réponse à l'annonce d'hie