Il se tient droit comme un i dans le froid. Comme au garde à vous, son panneau posé devant lui, en silence. Martin Lawlor, 53 ans et déjà grand-père, précise-t-il, fait partie de ces rares citoyens irlandais qui depuis quelques jours passent leurs journées complètes devant le «government building», le siège du gouvernement à Dublin.
Ils sont une petite dizaine présents toute la journée devant un cordon de policiers indifférents, venus témoigner de la colère «du peuple» face à situation dans laquelle se retrouve aujourd’hui le pays. Un pays contraint de demander l’aide d’urgence de l’Union européenne et du Fonds monétaire international pour «ne pas faire défaut» comme on dit sur les marchés financiers.
Calme mais déterminé, ce nutritionniste qui travaille pour différentes associations ne revendique aucune affiliation politique. Il réclame simplement la démission du gouvernement et la tenue de nouvelles élections, tout de suite. «Le taoiseach (ndlr: premier ministre en gaélique) Brian Cowen n'a absolument plus aucune légitimité pour imposer ce quatrième plan de rigueur en trois ans aux Irlandais. Il a menti au peuple, il l'a mené en bateau et veut lui faire payer une nouvelle fois la folie des banquiers qu'il n'a cessé de défendre. C'est de la socialisation de la dette des riches vers les plus pauvres et il est temps que le peuple se révolte contre ces diktats d'une classe de privilégiés qui ne représente pas plus de 1 ou 2% de la population.»
Pour Martin Lawlor