Après avoir fait tomber la Grèce et l’Irlande, les marchés s’attaquent à l’Espagne et au Portugal, deux autres membres de la périphérie de la zone euro en grande difficulté budgétaire. Les taux d’intérêt des obligations d’Etat de ces deux pays se sont, en effet, envolés depuis que l’Union européenne a décidé, dimanche, de voler au secours de Dublin, signe que les investisseurs doutent de plus en plus de la capacité des Etats à pouvoir un jour rembourser leur dette. En dépit de l’intervention du Fonds européen de stabilisation financière, qu’elles ont pourtant réclamée…
Le scénario cauchemar de la contagion de la crise de la dette souveraine semble être en passe de se réaliser, ce qui fragilise dangereusement la zone euro. Les marchés, sans que l’on sache très bien s’ils anticipent ou précipitent l’éclatement de la monnaie unique, vendent de l’euro à tour de bras. Qui chutait à 1,32 dollar vendredi, contre 1,45 il y a trois semaines…
Faillite. Qui sont ces mystérieux «marchés», qui s'inquiètent, paniquent et obligent les Etats à adopter des plans de rigueur de plus en plus durs afin de les rassurer sur leur détermination à purger les finances publiques ? En vain, au demeurant : il y a toujours un motif d'inquiétude. Pour l'essentiel, la zone euro est attaquée non de l'extérieur par de mystérieux fonds spéculatifs américains ou chinois, mais de l'intérieur. Par ses propres banques, assurances, fonds de pension, gérants de patrimoine, établissements financiers di