Menu
Libération

En Irlande, «de la folie pure»

Article réservé aux abonnés
La manifestation de ce samedi, à Dublin, servira de baromètre au pays.
Des manifestants réclament des élections générales immédiates, à Dublin le 26 novembre 2010. (© AFP Ben Stansall)
publié le 27 novembre 2010 à 0h00

C’est un test grandeur nature. Les Irlandais sont invités ce samedi à descendre dans la rue. Mot d’ordre ? Double : démission d’un gouvernement et réorientation d’un plan de rigueur censé ramener le déficit public de 32% à 3% en 2014 en privilégiant les coupes sociales et l’élargissement des impôts aux classes moyennes et populaires sans toucher à la fiscalité des entreprises.

«Peur». «Tout le monde se demande si le pays va enfin finir par se révolter», explique Martin Lawlor. Depuis deux jours, ce nutritionniste exhibe en silence une pancarte devant le siège du gouvernement. «Les Irlandais n'ont aucune responsabilité dans la catastrophe financière et ce serait à l'homme de la rue de payer pour la cupidité de banquiers dont pas un seul n'est allé en prison ?» Allusion claire aux fréquentations du Premier ministre, Brian Cowen, considéré comme trop proche des milieux financiers. La colère, pourtant, reste encore rentrée. «Les gens sont apathiques, la peur de l'avenir et de perdre leur emploi les paralyse», explique Killian, 17 ans, du collectif People Before Profit. Il fustige la hausse des droits d'inscription universitaires : «On sait bien qu'on est encore au tout début de la crise. Elle ne durera sûrement pas quatre ans, comme on essaie de nous le faire croire.»

Réputés clientélistes, et longtemps proches du pouvoir, les syndicats tentent de s'acheter une nouvelle image. Ils se sont payés des pages de pub dans les