[Cet entretien avec Christine Lagarde a été publié dans l'édition papier de Libération le jeudi 2 décembre. Il existe une version longue de cette interview, parue seulement sur le web, à lire ici].
Hier matin, entourée de ses trois nouveaux ministres (Eric Besson à l’Industrie, Pierre Lellouche au Commerce extérieur et Fréderic Lefebvre au Tourisme et aux PME), Christine Lagarde, la ministre de l’Economie, présentait en conférence de presse ses priorités pour les prochains dix-huit mois. Dans la foulée, elle nous recevait dans son bureau pour un entretien d’une petite heure, un peu plus philosophique que d’habitude.
Vous nous dites que la crise est terminée car la France recrée des emplois depuis début 2010. Pourtant l’Europe est à feu et à sang. D’où vient votre optimisme ?
D’abord je suis optimiste par tempérament. J’essaie surtout de m’attacher, non pas à des mouvements erratiques, des humeurs, mais aux fondamentaux de nos économies, les marges de progression et les résultats obtenus. Or, en France, des entreprises ont retrouvé le moral et l’envie d’investir, comme l’expriment les indices sur le climat des affaires ou l’investissement. Je vois aussi un pays qui s’est remis à créer des emplois depuis le début de l’année et qui obtient les taux d’intérêt parmi les plus favorables d’Europe pour financer sa dette. Il y a certes mieux, comme l’Allemagne. Mais, avec la Finlande et les Pays-Bas, la France se trouve dans le peloton de tête des pays les mieux notés par les marchés financiers. Et la crois