Les corbeaux - agences de notation et journaux anglo-saxons - qui font l’opinion des investisseurs s’interrogent. Quel sera le prochain maillon faible ? Y aurait-il un gibet ou un cadavre dans le placard ? Ces marchés sont-ils si irrationnels ? Pas sûr.
La crise est loin d’être terminée, les fermiers généraux sont de retour. Acte I, la crise des subprimes. A l’acte II, on a vu les régulateurs et les moralisateurs confiants dans les Etats. L’ennui : sérieusement endettés avant la crise, ils ont garanti les banques et l’épargne. Leur dette a doublé. Ils ont dû revenir manger dans la main d’une finance de marché ragaillardie. A l’acte III, le vieux couple infernal des Etats avec les marchés est de retour. Les nouveaux fermiers généraux qui détiennent le sésame des souscriptions aux emprunts publics sont toujours là.
L’enjeu réel n’est pas l’endettement, mais la confiance dans le futur. La droite a beau crier que l’endettement est intolérable, elle sait que la purge peut être la saignée fatale de la croissance. Le niveau de la dette globale (ménages, banques, déficit budgétaire, comptes sociaux) n’est pas une question de niveau. Mais de structure : qui la détient, des résidents européens ou pas ? La gauche a beau jurer pendre la finance à la lanterne, elle sait qu’elle en a besoin pour trouver des liquidités et mener une triple nouvelle donne. Des salaires plus haut pour relancer la machine. Un Grenelle au carré pour un emploi et une industrie soutenables. Des investissements dans