Solder les comptes des banques classiques et donner du sens à son épargne via des banques citoyennes. Même si la proposition d’Eric Cantona ne faisait pas imploser les banques, elle pourrait bien redessiner les contours du paysage bancaire européen. Et renforcer la présence de ces banques éthiques ou alternatives qui existent déjà dans treize pays d’Europe. Certes, en termes financiers, ces banques d’un autre genre pèsent peu. Il suffit d’ailleurs pour le mesurer de mettre en rapport le total de leurs bilans - environ 21 milliards d’euros - avec les sommes astronomiques récemment consacrées au sauvetage des banques irlandaises en déconfitures : 34 milliards d’euros pour la seule Anglo Irish Bank. De quoi désespérer. Sauf que, depuis le début de la crise, ces banques solidaires, alternatives ou éthiques n’ont pas eu besoin de souligner qu’elles souhaitaient donner un autre sens aux circuits monétaires dominants.
«Pas une utopie».«Les banques citoyennes ne sont pas une utopie. Chaque jour, depuis la crise de 2008, nous voyons augmenter le nombre des épargnants désireux deplacer leurs économies dans des banques ou institutions financières ayant vocation à aider les initiatives créatrices d'emplois, en particuliers pour les publics défavorisés», explique Jean-Claude Detilleux, président du Crédit coopératif, leader dans ce domaine en France avec près de 200 000 déposants.
Là ou les pouvoirs publics n'interviennent plus, là où les banques classiqu