Les femmes russes sont belles, elles portent la marque de leur âme dans leur regard. En plein jour, avec une minijupe de dentelles et un blouson en skaï, elles sont perchées sur des talons aiguilles qu'on n'oserait pas porter pour aller en boîte de nuit, et pourtant, même les plus kitsch et les plus vulgaires ont une profondeur dans les yeux qui fait qu'on ne peut pas croiser de pétasses à Moscou. Il y a peut-être eu trop de films américains, trop de prose à la Beigbeder. En arrivant à l'aéroport Cheremetievo, on s'attend à voir des berlines noires déchargeant des mafieux, leurs flingues sous de longs manteaux. Parce que dans l'imaginaire occidental, Moscou est la ville de tous les dangers, une ville de mâles et de faibles femmes blondes et pâles obligées de danser sur des podiums écorchées vives pour amuser l'œil d'un parrain sanguinaire avant qu'il ne sniffe un tas de poudre blanche. Pour démonter ces clichés et suivre un chemin moins emprunté, une guide nous a grandement aidé. Ni oligarque ni top model, cette femme s'appelle Elena Fedyashina. Elle est à la tête du K20, le « Committee of 20 », qui regroupe les vingt femmes les plus influentes de Russie. Un club fermé, mais pas tant. Grâce à Elena, on a pu rencontrer quatre de ces « wonderwomen » qui sont à mille lieues des filles de l'Est s'affichant en string sur Internet pour être « une bonne épouse aimante et respectueuse ». Parcours moscovite, automnal, surprenant.
Portrait
Les 4 tsarines du capitalisme russe
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par Camille de Peretti, Envoyée spéciale à Moscou
publié le 4 décembre 2010 à 12h08
(mis à jour le 4 janvier 2011 à 11h14)
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