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enquête

Comment l’Europe s’est sauvée du naufrage

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Ce soir, une réunion des ministres des Finances de la zone euro tentera de réconforter les marchés. «Libération» livre le récit de deux ans de négociations secrètes pour éviter l’explosion de l’Union.
Devant le siège de la Banque centrale européenne, à Francfort. (AFP/Thomas Lohnes)
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 6 décembre 2010 à 0h00

L’euro sur le point d’être sauvé ? Depuis plus d’un an, il est attaqué par les marchés financiers entraînés par les spéculateurs qui jettent dans la bataille des dizaines, des centaines de milliards d’euros. La Grèce et l’Irlande sont déjà tombées. Le Portugal et l’Espagne ont vacillé plusieurs jours. Mais depuis l’intervention, jeudi, de Jean-Claude Trichet, le patron de la Banque centrale européenne (BCE), les marchés ont retrouvé un semblant de sérénité. Les taux se sont légèrement repliés, la Bourse a repris des couleurs et l’euro stoppé sa baisse. Trop tôt encore pour dire si la tempête ne reviendra pas. Ce soir, et en attendant le Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement des 16 et 17 décembre, les ministres des Finances de la zone euro ont invité Dominique Strauss-Kahn, le patron du FMI, à participer à leur débat. Retour, en six dates, sur les coulisses de la crise de la dette souveraine (la dette de l’État), que personne n’a vue venir.

Mercredi 18 février 2009: Berlin s’adresse aux marchés

Dehors, il fait un froid polaire en ce 5 février 2009. Rien que de très normal, puisqu'on est à Iqaluit, dans le Grand Nord canadien, où vient de s'ouvrir une réunion des ministres des Finances du G7, le groupe des pays les plus industrialisés. Discrètement, Peer Steinbrück, le ministre des Finances allemand, Christine Lagarde, la ministre des Finances française, Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Juncker, le Premier ministre du Luxembourg et président de l'Eurogroupe, et Joa