C'est la piste la plus sage, la voie pragmatique défendue notamment par le ministre du Budget, François Baroin : non pas faire table rase de l'ISF comme certains en rêvent à droite mais, plus modestement, relever son seuil d'assujettissement de manière à ce que seuls les ménages «vraiment» riches paient un impôt sur la possession de patrimoine. «Dans les classes moyennes, vous avez plus de la moitié des gens qui sont assujettis à l'ISF uniquement du fait du boom de l'immobilier», relevait-t-il récemment. De fait, près de la moitié des redevables de l'ISF se concentrent dans la première tranche (de 790 000 à 1,28 million d'euros de patrimoine) dont le taux de taxation est très bas. Ils ne doivent leur présence à ISF qu'à la valorisation d'un seul bien immobilier alors que leurs revenus n'ont pas augmenté ou presque ces dernières années.
«Cette problématique de la résidence principale, on doit l'ouvrir», poursuivait le ministre. Certains à droite proposent ainsi d'exonérer totalement de l'ISF la résidence principale. D'autres, et également à gauche, optent plutôt pour relever l'abattement sur sa valeur, déjà passé de 20 à 30% en 2007. «Il ne faut pas que l'opération soit désavantageuse pour la classe moyenne et moyenne supérieure, et avantageuse pour ceux dont le niveau de richesse et de rémunération est plus élevé», résume le rapporteur général (UMP) du budget au Sénat, Philippe Marini. De nombreux pays ont choisi de compenser la suppression de leur