Afleur de peau. «Le trauma post-Copenhague reste vif : on fait ce qu'on peut pour laisser l'espoir à flot», évacue un délégué indien qui court après son ministre. Les chefs d'Etat et de gouvernement ont dynamité l'an passé l'espoir d'un accord chiffré et contraignant de réduction des gaz à effet de serre (GES). Les petites mains, les négociateurs climat, jouent donc, à Cancún depuis une semaine, les plâtriers pour tenter un colmatage.
«L'atmosphère est nettement meilleure qu'auparavant», note, optimiste, Wendel Trio, directeur climat à Greenpeace. Les environnementalistes l'espèrent : «On doit enfin mettre en branle un fonds vert pour les pays pauvres, veut croire Romain Benicchio, d'Oxfam. Avancer sur un système de vérification et de contrôle des émissions. Trouver un deal sur la protection des forêts tropicales. Et surtout réitérer l'objectif de maintenir la hausse globale des températures sous la barre de 2°C.»
Pour limiter ce réchauffement, «le pic des émissions devrait être limité à 44 gigatonnes de CO2 d'ici à 2020, rappelle un expert de l'Agence des Nations unies pour l'environnement. Or, au rythme actuel, on est sur une tendance de 59 gigatonnes».
Rêvant de renouer avec «une feuille de route ambitieuse», les négociateurs s'en remettent aux métaphores d'architectes post-crise. Les délégués parlent de «poser les fondations», de trouver «un cadre de travail», ou tenter de déboucher