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Libération

L’Etat attend au tournant le plan senior de Renault

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Social. Le gouvernement ne donnera «pas un euro» pour le plan de départs anticipés du constructeur.
publié le 7 décembre 2010 à 0h00

Le futur dispositif de départs anticipés des seniors chez Renault ne passe toujours pas auprès du gouvernement. A la veille de l'avant-dernière réunion de négociation sur le texte entre la direction et les syndicats, qui doit se tenir aujourd'hui, le ministre du Travail a redit sur France Inter tout le mal que lui inspirait ce projet. «Un exemple qui intervient à contre-courant» de la volonté gouvernementale de faire progresser l'emploi des seniors, et pour lequel «il n'y aura pas un euro d'argent public», a assuré Xavier Bertrand, qui a aussi promis que le texte sera «épluché» attentivement par ses services.

Quelques semaines à peine après la promulgation de la loi sur les retraites, qui prévoit de repousser l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans et de favoriser l’emploi des seniors, la démarche de Renault, dont l’Etat est encore actionnaire à hauteur de 15%, fait effectivement mauvais genre. Tout salarié d’au moins 58 ans qui aura passé quinze ans en travail posté, ou pouvant se prévaloir d’une incapacité de 10%, pourra rentrer chez lui, avec 75% de sa rémunération brute. La direction évalue à 3 000 (sur un effectif de 55 000 en France) le nombre de salariés potentiellement intéressés.

Mais une autre condition - juridiquement plus problématique - sera exigée des candidats au départ anticipé : celui d'être à trois ans maximum de la retraite à taux plein, et de s'engager à la liquider une fois l'âge légal atteint. Or c'est sur ce point que le g