L’Irlande a d’abord été un miracle. Qui a ensuite tourné au désastre. Et qui est en passe de devenir un scandale. Il est invraisemblable que l’Union européenne prête aujourd’hui quelque 90 milliards d’euros pour sauver les banques et les finances publiques irlandaises sans exiger au préalable un relèvement du taux de l’impôt sur les sociétés - actuellement de 12,5%, et qui devrait être au moins de 25-30%. D’abord parce que les banques et autres sociétés implantées en Irlande finiront bien par renouer avec les profits, grâce au plan de sauvetage européen. Le moins que l’on puisse exiger est que ces profits seront alors mis à contribution de façon significative. Ensuite et surtout parce que les stratégies de développement fondées sur le dumping fiscal sont vouées à l’échec et nocives pour les pays voisins, comme pour ceux qui le pratiquent. Il est plus que temps que l’UE prenne les choses en main et y mette fin, en échange de la stabilité financière qu’elle apporte à l’ensemble de la zone - à condition bien sûr qu’elle l’apporte vraiment.
Dans tous les pays européens, les prélèvements obligatoires représentent au moins 30 à 40% du PIB, et permettent de financer un niveau élevé d’infrastructures, services publics (écoles, hôpitaux…) et protections sociales (chômage, retraites…). Si l’on taxe les profits des sociétés à seulement 12,5%, alors cela ne peut pas marcher - sauf à surtaxer massivement le travail, ce qui n’est ni juste ni efficace, et contribue d’ailleurs à créer un chô