On allait voir ce qu'on allait voir. Avant d'accueillir à Paris, le 4 novembre, le président chinois, Hu Jintao, l'Elysée claironnait que les contrats signés seraient «de loin plus importants que lors des précédentes visites de dirigeants chinois à l'étranger cette année». Avec 16 milliards d'euros annoncés, le record 2010 détenu par le Venezuela (12 milliards) a bien été battu. Au prix d'une grosse dose d'intox.
Tout d’abord, les Chinois ont évalué les contrats à 14 milliards seulement. Mais ce n’est rien à côté des Airbus fantômes. L’Elysée avait annoncé 102 avions vendus pour près de 10 milliards. Sauf que 66 appareils seulement étaient des nouvelles commandes, a dû préciser Airbus dans un communiqué. Diplomate, l’avionneur s’est abstenu de préciser combien de milliards il fallait retrancher du tableau de chasse de Sarkozy. Le chef de l’Etat a réalisé un beau tour de passe-passe en vendant deux fois les mêmes avions. Parmi les commandes fictives figurent 36 A330 déjà annoncés par Sarkozy lui-même, lors de sa visite à Pékin en 2007. Il s’agissait de promesses de ventes, transformées depuis en commandes fermes, que le Président s’est fait un plaisir de réannoncer trois ans plus tard. Enfin, la commande signée à Paris n’était pas à la hauteur des attentes d’Airbus, qui espérait une cinquantaine d’appareils de plus.
Côté nucléaire, Areva avait conclu un contrat «géant» de 2,5 milliards d'euros pour la fourniture d'uranium. Mais il ne fait que remplacer un préc