Ambassade de France à New Delhi, lundi soir. «C'est n'importe quoi !» lâche, sous l'effet de la surprise, Louis Gallois, président d'EADS, en découvrant le communiqué de l'Elysée annonçant la fourniture (pas encore finalisée) à l'Inde de 14 Airbus pour 2,8 milliards d'euros. En fait, il s'agissait de 35 avions pour 3,8 milliards. Même si l'Elysée a, pour une fois, minimisé une commande, ce couac illustre le manque de rigueur dont fait preuve Nicolas Sakozy en matière de grands contrats. Commandes annoncées mais pas signées, deals imaginaires, avions vendus deux fois : le Président use de grosses ficelles pour asseoir son image d'exportateur en chef. C'est dans son tempérament : Nicolas Sarkozy adore jouer les VRP. «Depuis 2007, la France a signé chaque année deux fois plus de grands contrats à l'export que durant les dix années précédentes», se vantait-il le 6 janvier. Et tant pis si le chiffre est faux, selon les statistiques officielles de Bercy.
Torchons. Le chef de l'Etat a aussi pour habitude d'additionner les torchons et les serviettes. C'est-à-dire les exportations (ventes d'Airbus) et les investissements des groupes français à l'étranger (comme le projet d'usine de Michelin en Inde). Or, ces derniers ne rapportent rien à l'économie française. A la décharge du Président, tous ses homologues, d'Angela Merkel à Barack Obama, se démènent eux aussi pour leurs entreprises. Et c'est souvent décisif. «Les grands contrats ont beaucoup d'i