C’est un cocktail d’un nouveau genre. Il encore méconnu mais susceptible d’attirer des amateurs du monde entier. A la différence de l’Irish Coffee, le «Double Irish» ne se boit pas et se prépare en toute discrétion. Pas dans les pubs, mais dans les bureaux capitonnés des meilleurs avocats fiscalistes de la planète. Une disposition qui participe activement aux charmes fiscaux de l’Irlande. Et que le gouvernement, dont le budget d’austérité est en discussion au Parlement depuis mardi, ne souhaite surtout pas remettre en cause.
Google, qui proclame dans sa charte ne pas «faire le mal», a essayé le Double Irish et l'a immédiatement adopté. En installant à deux pas du grand canal de Dublin son quartier général européen et 1 800 employés, le moteur de recherche n'a pas seulement bénéficié d'un taux d'imposition sur les bénéfices (12,5%) et d'une législation sur la propriété intellectuelle parmi les plus avantageux d'Europe. Il a réussi à ramener la taxation de son bénéfice pour ses activités hors des Etats-Unis à 2,4%, soit le plus bas taux d'imposition des cinq plus grosses sociétés de la high-tech américaines. «C'est un exploit d'avoir ramené la taxation des bénéfices si bas», commente un avocat américain qui rappelle que l'impôt sur les sociétés est de 35% outre-Atlantique et que les pratiques d'optimisation fiscale coûtent jusqu'à 60 milliards de dollars par an de manque à gagner à l'Etat fédéral américain.
royalties. Comment Google a-t-il fait