Les Marseillais vont-ils avaler la sardine ? La mairie assure que les 300 à 400 logements de la rue de la République, en déshérence depuis des années, vont être rénovés avant la fin 2013. La ville de Marseille assure à Libération qu'un protocole sera signé le 20 décembre. N'empêche, jusqu'à hier encore, les pires nouvelles flottaient sur cette obscure affaire immobilière. Car derrière cette réhabilitation, se cache une cascade de holdings financières qui remonte à Lehman Brothers, la fameuse banque d'affaires américaine mise en faillite en septembre 2008.
Reprenons dès le début. La rue de la République est une voie impériale, le plus bel ensemble d’immeubles haussmaniens d’Europe, 1,2 kilomètre de façades, flanquée de balcons, ornées de corniches et de stucs ouvragés. Percée en 1860, elle n’attirera jamais la clientèle aisée, mais une autre, populaire, et, faute d’investissements, le patrimoine part aujourd’hui à vau-l’eau. Jusqu’à ce que la mairie de Marseille parie sur l’Amérique et ses banquiers pour le restaurer.
La première cession d’un gros bloc de logements (environ 1 350) sera, en 2004, pour Lone Star, un fonds d’investissement. Qui refile la patate chaude (600 à 650 logements) à Lehman Brothers, en novembre 2007. C’est là que le micmac commence. Lehman bascule le portefeuille marseillais, six mois après l’avoir acheté, dans son fonds immobilier (LBREP), qui confie la gestion à un opérateur français, Atemi. L’affaire se fait dans le dos des «petits» investiss