Avec son petit nom de mascotte de Jeux olympiques et ses tons acidulés, Linky ne pensait pas faire autant de ramdam. Et pourtant, depuis le lancement d’une expérimentation qui vise à installer et tester ce compteur dit intelligent dans 300 000 foyers, l’objet concentre les critiques. Ce matin, ERDF - le gestionnaire du réseau de distribution -, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et Landis+Gyr, le fabricant, présenteront à la presse un point d’étape sur cette phase test qui s’achève le 31 mars. Avant que le gouvernement décide (ou non) de lancer la grande bascule et de changer les 35 millions de compteurs français. Un chantier de sept ans et d’(au moins) 4 milliards d’euros.
Porte d'entrée. La promesse de Linky, c'est, selon ses partisans, un mélange de modernité et de confort : «L'électricité passe au numérique, comme le téléphone il y a vingt ans», s'enthousiasme un énergéticien. Pour Jean-Luc Huet, conseiller de la présidence d'ERDF,«le premier usage, c'est de faciliter la vie des clients. On a fini par oublier que c'était d'abord un compteur, qui peut relever des index ou modifier la puissance à distance et fournir des factures réelles et pas des estimations». Linky est aussi un outil de gestion du réseau, notamment face à l'émergence des énergies renouvelables, et une porte d'entrée pour les fournisseurs d'énergie afin de proposer des offres tarifaires ciblées.
Boîte noire. D'autres en pointent aussi les limit