On aurait pu penser que les discours successifs de Nicolas Sarkozy et de François Fillon avaient levé l'ambiguïté sur la manière dont le gouvernement envisage de financer le risque de dépendance des personnes âgées. La qualification de ce risque social a plusieurs fois évolué et si le gouvernement mentionnait en début de mandat une «cinquième branche» de la Sécurité sociale, ce fut pour ensuite abandonner le terme et ne plus évoquer, systématiquement, qu'un «cinquième risque». L'évolution sémantique était claire : un risque peut être couvert par un dispositif d'assurance privée ou sociale ; au contraire, une branche de la Sécurité sociale s'appuie sur un financement sous forme de cotisations sociales obligatoires, et presque toujours proportionnelles au revenu. Mais curieusement, selon François Fillon, les pistes seront étudiées «sans a priori ni préjugé» : assurance obligatoire ou facultative, collective ou individuelle. Diable ! Une branche de la Sécurité sociale facultative ? Rien à dire, l'imagination est au pouvoir…
Il faut pourtant le répéter : aucun dispositif d’assurance facultative ne permettra de répondre aux enjeux de la dépendance, pour deux raisons principales. Tout d’abord, si l’assurance n’est pas obligatoire, seuls les individus estimant que leur risque est élevé décideront de l’être, s’ils peuvent en payer la prime ; or l’assurance, pour être efficace, nécessite une mutualisation la plus large possible. Ensuite, beaucoup sous-estime