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Libération

Voix discordantes pour l’inauguration de l’A65

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publié le 14 décembre 2010 à 0h00

Première autoroute de l’après-Grenelle de l’environnement, l’A65 Langon-Pau, qui permettra de relier Bordeaux aux Pyrénées en deux heures, est aujourd’hui inaugurée à Thèze, dans les Pyrénées-Atlantiques. Thierry Mariani, le secrétaire d’Etat aux Transports, est attendu pour l’occasion, mais pas sa ministre de tutelle, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a décliné l’invitation. Il faut dire que cette liaison autoroutière envisagée dans les années 90 paraît aujourd’hui anachronique. Craignant une remise en cause du projet par le Grenelle, les élus locaux et notamment Alain Rousset, le président de la région, ont bataillé ferme pour le mener à terme.

En avril 2008, le Conseil national de la protection de la nature avait en effet jugé insuffisantes les mesures compensatoires envisagées pour limiter les impacts de l'A65 sur l'environnement, et donc émis des réserves. Rousset a alors écrit au Premier ministre, François Fillon, et à Jean-Louis Borloo, encore ministre du Développement durable et des Transports, pour leur demander de «poursuivre les engagements pris pour sa réalisation dans les meilleurs délais». Une lettre signée de tous les «grands élus d'Aquitaine», d'Alain Juppé à François Bayrou en passant par Henri Emmanuelli. Le lobbying a porté ses fruits : trois mois plus tard, les travaux commençaient.

Pourtant, les «mesures compensatoires» ne sont que du «greenwashing» aux yeux des écolos. «Cela reste une trouée de 500 mètres de large au