Officiellement l'idée d'émettre des obligations européennes pour atténuer les effets de la crise ne sera pas décidée au Conseil européen qui s'ouvre aujourd'hui à Bruxelles. En revanche, il y a fort à parier que l'on parlera beaucoup de l'initiative de Jean-Claude Juncker, le Premier ministre luxembourgeois, pour créer des eurobonds (lire ci-contre). Au menu officiel, et deux semaines après le sauvetage de l'Irlande, il s'agit maintenant d'approuver le dispositif qui permettra, de pérenniser, après 2013, le Fonds européen de stabilité financière (FESF).
Mais au-delà, ce Conseil risque d’être celui de la discorde : entre, d’un côté, ceux qui ont dit non au projet d’euro-obligations (Allemagne et France en tête) et, de l’autre, le Luxembourg, l’Italie, la Belgique, l’Espagne, le Portugal ou la Grèce. Pour ces derniers, il est temps que l’Europe planche sur cette vieille idée. Celle où l’Union émettrait en son nom des titres de dette publique, comme le fait aujourd’hui le Trésor américain. Un moyen qui permettrait, estiment ses promoteurs, de se substituer à un Etat incapable de financer son budget sur les marchés à des conditions de taux d’intérêts acceptables, comme ce fut le cas de la Grèce et de l’Irlande. L’agence européenne de la dette, proposée par Juncker et le ministre italien des Finances (Giulio Tremonti), aurait l’ambition de pouvoir émettre des euro-obligations à hauteur de 40% du PIB de l’UE (11 970 milliards d’euros).
Transfert. Mais voilà