Des mois de retard dans la livraison, un partenaire industriel en cours de rachat, une technologie boudée par tous… La voiture électrique du milliardaire Vincent Bolloré, qui vient de remporter l'appel d'offres Autolib de la mairie de Paris, célèbre sa première victoire commerciale dans un contexte lourd d'incertitudes. «Autolib est une formidable prime, reconnaissait-on hier chez l'industriel breton. Mais la partie qui s'annonce est très complexe, très difficile. Il faudra qu'on réussisse.» Vincent Bolloré n'a pas souhaité s'exprimer immédiatement. En déplacement à l'étranger, il n'a convoqué la presse que ce matin, officiellement pour laisser la primeur des réjouissances à Bertrand Delanoë.
Le choix de la mairie de Paris peut surprendre. Mais Bolloré semble avoir grillé ses rivaux grâce à une offre de location très bon marché. «Ils ont poussé les choses assez loin, alors que nous avons davantage cherché un équilibre financier et un retour sur investissement, persifle-t-on chez la concurrence. Il y a une vraie motivation chez eux pour avoir ce dossier.» Et pour cause. Si Bolloré est disposé à percer sa bourse, c'est parce qu'Autolib est la première occasion pour lui de prouver que sa technologie est viable. Car le cœur du pari Bolloré, c'est la batterie LMP (lithium-métal-polymère). Voilà dix ans qu'il investit dedans. Et que le reste du monde le snobe. A l'origine, il avait attiré EDF dans une joint-venture… Mais l'électricien s'est rapi