Les Européens devraient se retrouver seuls au monde à imposer une taxe spéciale à leurs banques. Le projet de Barack Obama aux Etats-Unis ayant été enterré faute de plaire au Congrès et d'être défendu par l'exécutif.
Petit rappel: le 14 janvier, Obama lançait en grande pompe depuis la Maison Blanche un appel à une «taxe sur la responsabilité de la crise financière», se disant «déterminé a récupérer chaque centime dû au peuple américain». Selon lui, elle devait rapporter 117 milliards de dollars sur douze ans.
La proposition était précisée par le Trésor en février, dans le volet fiscalité du projet de budget 2010-2011, qui préconisait une taxe d'«environ 0,15%» sur les actifs (hors dépôts et fonds propres) des plus grandes banques du pays, soit une cinquantaine d'établissements. Elle devait même entrer en vigueur, si le Congrès le permettait, dès le 1er juillet, rétroactivement si nécessaire.
Les mois passent et les parlementaires débattent relativement peu du projet…
La Chambre des représentants, elle, ne planche même pas dessus. Quant au Sénat, sa commission des Finances y a consacré trois auditions fin avril et début mai. Son président démocrate, Max Baucus, y était favorable, mais le chef de file des républicains dans cette commission, Chuck Grassley, était farouchement opposé, convaincu qu'elle se répercuterait sur les clients des banques, qui allaient la payer «sous forme de hausse des taux des emprunts et d'autres tarifs».