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Europe : l’absence de solidarité au sommet

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Crise. Délaissant le projet d’euro-obligations, les Vingt-Sept ont gelé le budget communautaire jusqu’en 2020.
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel à lors de la réunion à Bruxelles, le 17 décembre. (© AFP Georges Gobet)
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 18 décembre 2010 à 0h00

Les dirigeants européens ne semblent toujours pas avoir pris la mesure de la crise qu'affronte l'Union et plus particulièrement la zone euro. Réunis durant deux jours à Bruxelles, les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement ont certes proclamé sur tous les tons leur «solidarité» et leur volonté de sauver l'euro, notamment en pérennisant le Fonds européen de stabilité financière (FESF) au-delà de 2013, mais ils n'ont pas expliqué par quel miracle «la zone euro sortira plus forte de la crise», comme ils l'ont virilement affirmé. Ils ont clairement refusé d'aller plus loin dans une intégration politique et économique que les marchés jugent pourtant nécessaire dès lors que la politique monétaire est unique.

Berlin et Paris ont brillé par leur inconséquence en s'opposant fermement aux «euro-obligations» proposées par Jean-Claude Juncker, le Premier ministre luxembourgeois (Libération de jeudi), mais aussi en soutenant une initiative britannique visant à geler jusqu'en 2020 le budget européen pourtant limité à 1% du PIB communautaire. Preuve, s'il en est, que le débat entre plus ou moins d'Europe n'est toujours pas tranché. «À l'issue d'un Conseil européen qui se voulait un Conseil de solidarité, on a envoyé aux marchés une lettre de démenti», a amèrement commenté Juncker. Au Parlement européen, les principaux groupes ont été atterrés par le sommet. Le patron du PPE (conservateur) au Parlement européen, Joseph Daul, a lancé : «Mon