EDF quitte l'Allemagne dans une ambiance électrique. La vente surprise des parts d'EDF dans le capital du 3e producteur d'électricité d'Allemagne, EnBW, est en train de se transformer en scandale politique qui pourrait porter son ombre jusqu'à Berlin.
Pourquoi EDF, après dix ans de patiente présence dans l’actionnariat d’EnBW, s’est subitement décidé à vendre ses parts ? Pourquoi Stefan Mappus, ministre-président du Land de Bade-Wurtemberg, première région industrielle d’Allemagne où est implanté EnBW, a-t-il organisé secrètement cet accord, sans en référer ni à ses ministres ni au Parlement régional ? Et quel rôle joue Dirk Notheis, directeur de la filiale allemande de la banque Morgan Stanley, ami personnel de Mappus et banquier conseil choisi sans appel d’offres ?
Le 6 décembre, Mappus annonçait lors d'une conférence de presse improvisée que le Land venait de racheter la part de 45,01% qu'EDF détient dans le capital d'EnBW pour la coquette somme de 4,7 milliards d'euros. Soit 18% de plus que le niveau du cours de l'action EnBW au moment de la vente. Mappus a présenté cette «nationalisation temporaire» comme un succès pour la région. Il est vrai que la présence d'EDF dans le capital d'EnBW n'a jamais vraiment été acceptée par les Allemands.
«Opération politique». Mais Mappus a, dans un premier temps, omis de préciser que sa région était aussi obligée de proposer l'achat des parts des petits actionnaires (10%, soit 1 milliard d'euros). De m