Pas question de laisser un fleuron technologique passer aux mains d'un américain mal intentionné. C'est pour cela que l'Etat a mis son veto au rachat d'Ingenico, numéro 2 mondial des terminaux de paiement, par le conglomérat yankee Danaher. Ingenico a pris acte dimanche soir de «l'absence d'offre ferme portant sur son capital». En fait, il s'agit bien d'un rejet de l'OPA de Danaher, sous la pression de l'Elysée.
De source proche du dossier, le ministre de l'Industrie, Eric Besson, a appelé ce week-end, sur recommandation de Nicolas Sarkozy, Jean-Paul Herteman, patron de Safran. Cet équipementier aéronautique, détenu à 30% par l'Etat, est le premier actionnaire d'Ingenico (22,4%). Besson lui demande alors de bloquer l'opération. «Le ministre de l'Industrie s'est réjoui de la décision du conseil d'administration d'Ingenico. C'est une entreprise stratégique pour la filière électronique française, et il avait des préoccupations sur l'offre de Danaher», précise-t-on dans son entourage. Ingenico fournit notamment à Safran des technologies sensibles de cryptage pour la biométrie. Surtout, Danaher n'aurait pas pris d'engagements en matière de maintien de la recherche et développement, ni sur les emplois en France (plus de 600 salariés). Avec un risque de «délocalisation» à la clé.
Safran n’est pas mécontent, puisque l’offre de Danaher (28 euros par action) était jugée pingre. Mais le fond du problème demeure puisque l’équipementier, tout en assurant qu’il n’