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L’imposition progressive est-elle socialement progressiste ?

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publié le 21 décembre 2010 à 0h00

L’Europe se distingue par le développement de ses systèmes publics de protection sociale, qui représentent 25 % à 30 % du produit intérieur brut (PIB) contre à peu près 15 % aux Etats-Unis ou au Japon. La protection sociale étant financée par des contributions spécifiques, des impôts ou des taxes diverses, il n’est donc pas non plus étonnant que les recettes fiscales représentent grosso modo 40 % du PIB en Europe contre approximativement 30 % aux Etats-Unis.

On peut aussi observer des différences dans le domaine des inégalités. Les cas nationaux sont spécifiques et l’Europe n’est pas homogène, mais on peut considérer que celle-ci, et particulièrement l’Europe du Nord, est moins inégalitaire que les Etats-Unis ou les pays anglo-saxons en général.

L’imposition joue précisément un rôle dans la réduction des inégalités, et notamment sa progressivité. L’imposition est progressive lorsque le taux est d’autant plus élevé que la base d’imposition l’est elle-même. Un impôt sur le revenu progressif taxe plus lourdement les revenus élevés que les revenus faibles par exemple. Un impôt régressif opère de manière strictement inverse, taxant proportionnellement plus les revenus faibles que les autres.

Si on rassemble les différents éléments, on pourrait s’attendre à observer une séparation entre les pays européens (notamment du Nord) avec un haut niveau de protection sociale, de faibles inégalités et une imposition progressive et les pays anglo-saxons avec une protection sociale relativement