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L’abeille, espèces sonnantes

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Monnaie. Dans le Lot-et-Garonne, un frétillant insecte se substitue à l’euro.
par Olivier Moulergues, Reporters d’espoirs
publié le 24 décembre 2010 à 0h00

A Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), au supermarché bio, chez le coiffeur, ou encore chez l’homéopathe, des consommateurs et des entreprises se piquent d’échanger une drôle de monnaie locale : l’abeille.

En adhérant à l’association Agir pour le vivant, les Villeneuvois peuvent transformer leurs euros en abeilles. Le projet a démarré en juin 2009, avec 2 400 abeilles et neuf commerçants du marché bio local, sur le modèle du Chiemgauer. La «monnaie» bavaroise, créée en 2003 sur le même principe (1 euro =  1 Chiemgauer), compte déjà près de 200 000 unités en circulation ! A Villeneuve, depuis janvier, 50 consomm’acteurs ont échangé 7 000 euros contre des billets de 1, 2, 5 et 10 abeilles ornés du frétillant petit insecte.

Utilisables dans 44 points de vente situés dans un rayon de 25 kilomètres autour de Villeneuve, les abeilles ont vocation à circuler au maximum. «Contrairement à l'euro, la richesse ne fuit pas hors de la communauté locale», résume Françoise Lenoble, enseignante retraitée et cofondatrice de l'initiative.

Les producteurs participants s’engagent de leur côté à acheter sur place l’essentiel de leurs matières premières et à renoncer à l’utilisation des pesticides.

Monnaie locale dite fondante, l’abeille perd 2% de sa valeur tous les six mois sous forme de «participation» reversée à l’association. Même barème pour la reconversion en euros. Une aide pour des projets locaux éthiques et une incitation à ne pas thésauriser une monnaie qui ne s’use que si l’on ne