Schizophrène,la Banque postale ? A la fois «banque comme les autres» et «banque pas comme les autres», comme le dit aujourd'hui son slogan. Difficile de ne pas jouer sur les deux tableaux quand on vient «du fond des âges», selon l'expression d'un pilier de la maison, qu'on a bâti sa singularité autour du Livret A et du logement social, mais qu'on ambitionne comme aujourd'huide disputer aux banques commerciales ses clients.
Ce qui la distingue ? «L'accessibilité bancaire», lance un syndicaliste de Sud, ultra-vigilant sur ce registre, et aussi une tarification plutôt douce. Le changement de statut de La Poste, devenue société anonyme au début de 2010, a même plutôt renforcé sa vocation sociale. «Il n'y a qu'à la Poste qu'on peut ouvrir un Livret A à partir de 1,5 euro, s'en servir comme d'un porte-monnaie pour de minuscules montants, effectuer des virements gratuits, ou se faire établir un chèque (de banque) pour payer la cantine quand on est RMiste», énumère le militant.
100 % publique. Pas comme les autres, la Banque postale l'est parce qu'elle se limite à la banque de détail. «Nous n'avons pas perdu un euro dans les subprimes», s'était gargarisé, son patron, Patrick Werner, au lendemain de la chute de Lehman Brothers.
Différente aussi, parce qu'elle est 100% publique. Et ses bénéfices (588 millions d'euros de résultat net en 2009) vont à l'Etat. Mais qu'en sera-t-il demain ? La Banque postale, en bonne form