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L’Estonie abdique la couronne

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Après une cure de rigueur pour se conformer aux critères de Maastricht, le pays doit rejoindre la zone euro le 1er janvier. Mais les crises grecques et irlandaises font douter la population.
Le gouverneur de la banque centrale estonienne, Andres Lipstok, à Tallinn, le 20 septembre 2010. (REUTERS)
publié le 27 décembre 2010 à 0h00
(mis à jour le 27 décembre 2010 à 13h39)

A la réception d'un bed and breakfast du centre de Tallinn, Monika dit aborder sans crainte le passage imminent à l'euro de la petite Estonie. Elle va faire ses fonds de poche et versera toutes ses couronnes sur son compte en banque d'ici la fin de l'année. «Au premier janvier, mon avoir sera automatiquement converti en euros», explique-t-elle. Les Estoniens sont déjà familiarisés avec la devise européenne. Ils sont nombreux comme Ulle Kirsamae, guide à Tallinn, à avoir depuis quelques années un compte libellé en euros. Tous les arrêts de bus de la capitale estonienne martèlent le même slogan : «Le 1er janvier 2011, l'Estonie adopte l'euro».

La transition sera rapide, la couronne estonienne et l’euro circuleront en parallèle pendant deux semaines uniquement. La population a été préparée. Depuis six mois, les prix sont affichés en euros et en couronnes. Des «lots d’adaptation» ainsi que 570 000 calculettes de conversion ont été distribuées. Aavi Dobrosh en a reçu un pour son anniversaire. Cet ancien ingénieur en bâtiment a déjà connu six monnaies différentes. La couronne estonienne d’avant-guerre, puis le reichsmark, puis les anciens et les nouveaux roubles, de nouveau la couronne à l’indépendance et enfin, dans quelques jours, l’euro.

Symbole. Pourtant à l'approche du grand saut, selon un récent sondage, le soutien des Estoniens à l'euro a baissé. A peine plus de la moitié des personnes interrogées y sont favorables. «Nos coupu