Aubaine économique pour les uns, désastre écologique pour les autres, l'exploitation des gisements de gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent divise les Québécois, échaudés par les ratés environnementaux d'une industrie naissante. Apparue à la fin des années 2000, l'industrie gazière québécoise promet déjà beaucoup : des investissements annuels de 2 à 3 milliards de dollars canadiens (1,5 à 2 milliards d'euros) dans la province, des créations de milliers d'emplois, des salaires dignes de ceux de la capitale canadienne du pétrole, Fort McMurray (Alberta), ou l'autonomie énergétique. «Pour le Québec, avoir une source de gaz naturel, l'hydrocarbure le moins polluant, c'est une opportunité plus qu'intéressante», résume le directeur des relations avec les investisseurs de la société gazière et pétrolière québécoise Gastem.
Aux côtés des compagnies canadiennes Junex, Talisman Energy, Questerre et de la compagnie américaine Forest Oil, Gastem s’est lancée, en 2007, dans la prospection de gaz de schiste avec la bénédiction du gouvernement de la province. Le Québec suit l’exemple des Etats-Unis, où l’exploitation de ces gisements gaziers, rendue possible grâce aux progrès technologiques, a suscité une petite révolution sur les marchés. Avec plus de 440 000 puits de forage, les Etats-Unis pourraient s’imposer comme le premier producteur mondial, devant la Russie. Pourtant, la ruée vers le gaz de schiste ne va pas sans générer des inquiétudes.
Le documentaire américain