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Libération

La Chine, avare de ses terres rares

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Industrie. Pékin va créer un organisme chargé de contrôler les exportations de ses précieux minéraux.
publié le 29 décembre 2010 à 0h00

La Chine serait-elle en passe de faire avec les terres rares ce que les pays arabes firent avec le pétrole au lendemain de la guerre du Kippour, en 1973 ? Certes, Pékin jure la main sur le cœur qu’il n’en est rien. Pourtant, comment ne pas faire le parallèle ! Accusée depuis plusieurs années de quasi-monopole sur le commerce des métaux précieux, la Chine vient d’annoncer qu’elle créait un organisme chargé des négociations avec les acheteurs étrangers. Selon Pékin, l’Association industrielle des terres rares, organisme lié à l’Etat et qui sera lancé en mai, aura pour mission de contrôler les exportations de ces métaux.

A l’instar du pétrole, quasi-monopole des pays arabes lorsque ces derniers décidèrent de fermer le robinet des exportations d’or noir, les terres rares constituées de dix-sept minéraux aux noms latins tels le cérium, le dysprosium, le lanthanide ou encore le neodymium, sont exclusivement exploitées sur le sol chinois. Problème, ces minéraux se retrouvent partout : dans les pots catalytiques, les ampoules basse consommation, les batteries de voitures électriques, les disques durs d’ordinateurs, les écrans plats… Pas une industrie de haute technologie sans terres rares.

En vérité, les terres rares sont tout sauf rares. Elles sont abondantes un peu partout. Mais voilà, depuis une vingtaine d’années, la Chine est parvenue, grâce à ses faibles coûts salariaux, à rendre leur exploitation non rentable partout ailleurs. Résultat : elle extrait 120 000 tonnes de ces préci