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Libération

Trichet sur tous les coûts

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Les derniers mois du président de la Banque centrale européenne risquent d’être agités.
publié le 3 janvier 2011 à 0h00

Il a toujours l’air inquiet de celui qui n’a jamais fini sa tâche. Président de la Banque centrale européenne depuis novembre 2003, Jean-Claude Trichet pilote l’euro, une des plus grandes monnaies du monde, créée il y a douze ans. Vu les tensions sur le sujet depuis quelques mois, on risque de beaucoup entendre parler de lui cette année.

A dix mois de la fin de son mandat, Trichet semble en passe de pouvoir quitter triomphalement la BCE, en dépit des critiques des «faucons» - hostiles à son «laxisme », notamment Axel Weber, le président de la Bundesbank, qui brigue sa succession. En pleine crise financière, le patron de la banque des banques a su dépasser l’orthodoxie monétaire en adoptant des mesures qui semblaient inconcevables : racheter les obligations d’Etat, notamment les grecques, les espagnoles et les portugaises.

Reste que la fin de son parcours risque d'être agitée. «Un banquier hardi», titrait en juillet le Financial Times, en soulignant son influence croissante, bien au-delà de son rôle officiel de gardien de la stabilité des prix. Et ce rôle de banquier hardi pourrait lui être nécessaire dès les prochaines semaines. Car, de G8 en G20, le patron de la BCE, qui a appris à manœuvrer au millimètre près dans la tempête, a un agenda 2011 chargé.

Sur la guerre des changes, par exemple. Là, rien n'est réglé. Entre les Etats-Unis et Chine, la discussion sur le meilleur niveau des taux de change est loin d'être terminée. Et, de ce débat-là, Jean-Claude Trichet ne po