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Libération

Le Parti socialiste et l’homme du Potomac

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publié le 4 janvier 2011 à 0h00

A l'heure où le retour de la gauche au pouvoir semble une perspective crédible, quels sont la doctrine et le programme du PS sur les questions économiques ? Le programme n'est pas encore prêt et la doctrine se limite à des généralités. Une phrase cependant retient l'attention : «Nous préparons notre projet avec de nombreux responsables d'entreprises.» Cette expression renvoie comme l'écho diffus d'un ralliement nécessaire à l'économie de marché, ralliement toujours implicite, jamais pensé ni même développé.

Quelles régulations pour quels marchés ? Cette réflexion devrait pourtant être au cœur de tout programme économique. Un rapide tour d’horizon permet d’en saisir les enjeux. Dans le secteur bancaire, la dérégulation a contribué aux prises de risque excessives qui ont engendré la crise de 2008.

Dans celui de la grande distribution, c’est au contraire une régulation contraignante, mais mal conçue, qui a permis aux grands groupes de distribution de contrôler le marché au détriment des consommateurs. Dans ces deux secteurs, une structure de marché oligopolistique favorise l’entente et la collusion. Dans le premier cas, c’est la dérégulation qui a permis la formation de géants bancaires devenus «too big to fail» ; dans le second, c’est grâce à la régulation que les grands groupes de distributions purent se consolider et limiter l’entrée des enseignes de hard discount.

Sur le marché de l’emploi, la régulation contribue à la persistance d’un marché dual avec, d’un côté, des