Pierre Graff résistera-t-il à la pression ? «Je n'ai pas l'intention de démissionner [...] J'ai le sentiment qu'on a fait notre travail», a assuré mercredi le patron d'Aéroports de Paris (ADP), en réponse aux violentes attaques sur sa gestion de l'épisode neigeux qui a provoqué une pagaille monstre à Roissy les 23 et 24 décembre. Les compagnies lui reprochent une information trop tardive et une pénurie de glycol, le produit chimique utilisé pour dégivrer les avions. La «responsabilité [d'ADP, ndlr] semble démontrée», écrit ainsi le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) dans un mémorandum remis lundi au ministère des Transports.
La ministre de l'Ecologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet, recevra lundi le rapport d'enquête qu'elle a commandé et qui doit déterminer s'il y a bien eu pénurie. Selon les chiffres recueillis par Libération sur les stocks de glycol auprès de sources proches du dossier, ADP manquait bien de ce produit à Roissy la veille de la crise, et n'en aurait pas eu assez sans les annulations décidées dans la soirée du 23 décembre.
«Tension». L'entreprise avait pourtant décidé de porter ses réserves à 900 tonnes, contre 600 l'année dernière. Mais lors des fortes chutes de neige des 8 et 9 décembre, ADP constate, selon un proche du dossier, que Roissy a consommé près de 200 tonnes par jour, ce qui réduit son stock à 500 tonnes. «Ils auraient dû en tirer les leçons et reconstituer leur stock t