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Libération

La SNCF fait panne à voir

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Devant la succession de couacs, le groupe a dû dégainer un plan pour douze lignes à problèmes. Mais le mal est plus profond.
publié le 11 janvier 2011 à 0h00

Vingt-six heures pour aller de Strasbourg à Port-Bou (Pyrénées-Orientales). Ou encore deux rames inversées entre Nantes et Rennes. Des retards systématiques sur beaucoup de lignes. Une gronde des politiques et des associations d’usagers qui monte un peu partout en France (lire ci-contre). Signe que la cocotte SNCF est sur le point d’exploser ? En tout cas, la situation est suffisamment critique pour que Guillaume Pepy, son patron, sorte du bois, dimanche soir sur RTL, et annonce dans la précipitation un plan d’urgence sur 12 lignes, que l’entreprise était bien incapable de détailler le lendemain.

Des problèmes liés à la nouvelle organisation de la SNCF ?

Depuis 2009, la SNCF est découpée en cinq branches (avec des comptes séparés), pour autant d'activités. Soit la longue distance et le TGV ; les trains de proximité ; l'infrastructure ; les gares ; le fret et la logistique… Chaque branche affiche ses performances, sa rentabilité. Et dispose de ses propres moyens, en personnel et en machines. Pour les syndicats, ce découpage, choisi pour accompagner l'ouverture du rail à la concurrence, est à l'origine du méga-retard du train de Port-Bou. «On sait gérer les intempéries. On arrive même à rattraper une erreur humaine. Mais dans le cas de Port-Bou s'est ajoutée aux deux facteurs l'absence totale de solution de rattrapage.» L'analyse est faite par Bruno Duchemin, secrétaire général de la modérée CFDT-FGAAC.

De fait, la SNCF a supprimé les «réserves»,