On n'a rien trouvé de mieux, pendant la pause-café, que de se repasser en mode diaporama le trombinoscope des patrons du CAC 40. Pour voir. Et en effet, il y a contraste. Avec son style de dandy British, dressing majoritairement Paul Smith, et sa simplicité de nudiste question cravate. Denis Hennequin, nouveau président du groupe Accor (145 000 collaborateurs, 4 200 hôtels dans le monde), rafraîchit le look de la galerie. On pourrait lui trouver des petits airs à la Kevin Spacey d'American Beauty. Il a la démarche élastique, un sourire présent qui fait baisser la garde. Et dans le regard, cette ironie de rusé goupil, tombeur de grillage quelle que soit l'épaisseur du maillage.
Visite éclair de son bureau accordée. Rien sur les murs, rien nulle part, comme un appartement déserté. Son prédécesseur, Gilles Pelisson, s'est fait évincer début novembre. Denis Hennequin, qui sera nommé samedi, travaille à la table de réunion, assis sur une chaise anonyme. Il néglige le fauteuil présidentiel, n'aime pas le côté tour d'ivoire de l'endroit.Il organise ses réunions à la cafétéria et déjeune fréquemment à la cantine. Ce qui a surpris dans la maison. L'entretien se déroulera donc dans la salle du board. Il propose le canapé, on se pose à même la moquette. Il suit le mouvement et boit au goulot de sa petite Evian. C'est Gilles Pelisson qui l'a fait entrer au conseil d'administration. Denis Hennequin explique : «Nos relations restent amicales mais la situation