«Il y a eu une double déficience.» La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a taclé hier Aéroports de Paris (ADP), jugé largement responsable de la pagaille à Roissy (1 800 personnes avaient dormi dans l'aérogare) lors des chutes de neige à la veille de Noël. Le rapport du service d'inspection du ministère commence par féliciter ADP pour ses performances globales (plus de 50% des vols assurés alors que d'autres aéroports ont fermé). Mais c'est pour mieux étriller sa gestion des 23 et 24 décembre.
L'entreprise publique s'est révélée incapable de déverglacer rapidement les aires de dégivrage des avions. Une «faiblesse étonnante» qui a fait chuter le trafic. Surtout, ADP a prévenu trop tard les compagnies aériennes et les autorités de la baisse de sa capacité de dégivrage et du risque de pénurie de glycol (le produit dégivrant). Cette défaillance, qui a touché «jusqu'au plus haut niveau» de l'entreprise, a provoqué «le cœur de la crise» : il y a eu, le 23 au soir, «environ 60 annulations à chaud», dont une bonne part d'appareils à l'embarquement achevé. Une meilleure gestion n'aurait pas amélioré le trafic, mais aurait permis aux compagnies de prévenir leurs clients, et «d'éviter que des milliers de passagers connaissent le désagrément très pénible de débarquer en fin de soirée dans l'aérogare où ils avaient embarqué quelques heures plus tôt», pointe le rapport.
Par contre, ADP est largement épargné dans sa gesti