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Analyse

Télécoms : le gendarme mis au pas

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Polémique après l’annonce surprise faite par Eric Besson, mercredi, d’un retour de l’Etat au sein de l’Arcep, autorité indépendante du secteur. Une tutelle qui fait grincer des dents.
publié le 14 janvier 2011 à 0h00

Depuis ce matin, c'est quasiment chose faite. Le gouvernement disposera bientôt d'un siège chez le régulateur des télécoms, l'Arcep. En l'espèce, un commissaire du gouvernement. L'amendement-surprise devait être voté hier soir par les députés. Et il crée beaucoup d'émoi en dépit des dénégations, mercredi, de son instigateur, le ministre de l'Industrie, Eric Besson : «Ce n'est ni une mise sous tutelle ni une remise en cause de l'indépendance de l'instance.»

Sidération du monde des télécoms et de la gent politique, d'abord en raison de la rapidité avec laquelle le gouvernement a dégainé : rien n'a filtré du dessein du ministre jusqu'à mercredi. L'amendement a été accroché à un texte technique lundi, trois jours avant le débat. Celui-ci s'est tenu, comme prévu, dans la soirée d'hier. Sidération également teintée de réprobation face à l'inélégance de la méthode : Eric Besson a dévoilé l'initiative sous les ors des plafonds de la Sorbonne, mercredi, alors qu'il était invité par l'Arcep à ses vœux. Pour Laure de la Raudière, députée UMP et spécialiste des télécoms, la précipitation du vote «a créé de la suspicion. Tout cela explique l'émotion. Mais cela ne la justifie pas».

Lobbys. Pourtant, très vite, les langues se sont déliées, soulignant les risques d'une emprise du politique sur l'Autorité et d'une vigueur accrue donnée aux lobbys. Jusqu'à la Commission européenne, qui s'en est émue hier, déclarant qu'elle allait «vérifier de très près l