Les «cols blancs» ont rejeté le scénario noir. Alors que les ouvriers qui travaillent à la chaîne de l’usine Fiat de Mirafiori ont majoritairement repoussé le pacte - investissements contre flexibilité - proposé par l’administrateur délégué, Sergio Marchionne, les autres employés ont à l’inverse largement approuvé (à 96%) vendredi soir l’accord de la direction évitant la délocalisation du site. Au bout du compte, le oui l’emporte avec 54% des voix.
Le patron du groupe automobile avait clairement posé un ultimatum aux salariés de cette usine historique de Fiat qui emploie encore 5 500 personnes : «Si le non l'emporte, même avec 51%, nous n'investirons pas.» Selon Marchionne, la mondialisation impose des gains de productivité en Italie, où un ouvrier «produit en moyenne trois fois moins de voitures par an que son collègue polonais». D'où une sortie provocatrice : «En cas de rejet du plan, nous irons sabrer le champagne à Detroit», au siège de Chrysler, dont Fiat détient 25% du capital. A la veille du scrutin, il avait même reçu le soutien de Silvio Berlusconi, qui en avait rajouté («si l'accord devait être rejeté, les entreprises italiennes auraient de bonnes raisons pour délocaliser»).
Fiat ne quittera donc pas Turin et plus d’un milliard d’euros d’investissement seront réalisés pour la production d’environ 280 000 véhicules (Alfa Romeo et Jeeps) par an. En échange, les ouvriers devront accepter une intensification des tours