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Libération
Interview

«Auchan ne rêve pas d’un magasin sans collaborateurs»

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Avenir des hypers, entente avec les fournisseurs… Arnaud Mulliez, fils du fondateur du géant de la distribution, sort de sa discrétion à l’occasion des 50 ans du groupe ultrafamilial.
Arnaud Mulliez dirige la branche France et Internet d'Auchan. (Frédéric Stucin / Myop)
publié le 18 janvier 2011 à 0h00

Fils de Gérard Mulliez, fondateur d’Auchan et l’une des toutes premières fortunes de France, Arnaud Mulliez dirige les activités françaises et Internet du groupe de distribution. Il nous a reçus dans les locaux parisiens de l’entreprise familiale qui fête cette année ses 50 ans.

L’hypermarché connaît une crise de son modèle en France. Comment se porte Auchan ?

Très bien ! Nous avons progressé en France, en chiffre d'affaires, en nombre de clients et en nombre d'articles vendus. Nous avons créé de nouveaux relais de croissance, avec Auchan Drive [vous passez la commande sur Internet et on vous la dépose dans le coffre de votre voiture, ndlr], Auchan.fr et Auchan direct.fr. Nous fêtons cette année nos 50 ans. C'est l'occasion de nous projeter dans les 50 années à venir et de nous demander à quoi va ressembler le client de demain. Je pense qu'on entre dans une «ère ubiquitaire» : depuis n'importe quel endroit de la planète et depuis n'importe quel outil (montre, tablette tactile, mobile…), le client va pouvoir faire ses courses. A lui ensuite de choisir entre se faire livrer à domicile, dans le coffre de sa voiture ou faire lui-même ses courses à l'hypermarché. Mais l'hyper restera la grande locomotive de notre métier.

Pourtant le modèle de consommation porté par l’hyper est remis en cause, à la fois par le «consommer moins» et par le retour aux magasins de proximité ?

C’est vrai que depuis la crise, les consommateurs font de plus en plus d’arbitrages. On voit bien que la part des dépenses contraintes devient de plus en plus importante dans le budget des Français. Résultat : ils font plus attention et rejettent le superflu. Donc, puisqu’ils ne sont pas prêts à renoncer aux nouveaux produits high-tech,