Modeste ? Arnaud Mulliez, le fils de Gérard, fondateur d'Auchan, revendique l'adjectif. La fortune des Mulliez, au-delà du groupe Auchan, via la galaxie des possessions de la famille, l'est moins. Il s'agit même de la première fortune de France, si l'on en croît Benoît Boussemart qui s'apprête à publier la suite de la Richesse des Mulliez (voir ci-dessus). Economiste à l'université de Nanterre et consultant de Syndex, le cabinet d'expertise des CE, il l'estime à 30 milliards d'euros minimum. C'est 10 milliards au-dessus de l'estimation de Challenges dans son dernier palmarès. Les Mulliez coifferaient ainsi les Arnault (22,8 milliards d'euros), et enfonceraient les Bettencourt (14,4).
«Patrilinéaire». Sauf qu'on ne se déchire pas chez les Mulliez. Et pour cause : «La manière dont sont détenus les titres vous ligote à la famille. On est dans l'illustration de Lévi-Strauss, avec des mariages de cousines croisées, patrilinéaires ou matrilinéaires» pour garder la richesse dans les murs, explique Boussemart. La famille soudée dans l'Association familiale Mulliez, autour d'un pacte, dément l'existence d'un groupe Mulliez comme il existe un groupe Carrefour. Tout y incline pourtant. Au sommet de l'édifice, dans «la partie haute»,comme la baptise Boussemart : cinq holdings qui ont le statut de sociétés en commandite par actions (SCA). Cette signature, utilisée dans d'autres groupes familiaux (Hermès, Lagardère, Michelin…), a fait se