Après l'insécurité, l'insécurité sociale? Marine Le Pen le serine : le Front national a des idées «visionnaires» sur l'économie et le social. Et entend les mettre en avant; avant les attaques contre l'immigration ou l'insécurité. «Le FN a toujours été antimondialiste et antieuropéen, note Christophe Aguiton d'Attac, mais la nouveauté depuis 2005, avec la campagne contre le non et avec la crise, c'est le recentrage sur les questions sociales.» Pour l'instant, cela ressemble à des ballons d'essai. Des slogans guère étayés comme son appel «gaulliste» de décembre 2010 au «retour de l'étalon or». Des éléments de langage piochés dans ses 12 points pour «sortir de l'euro, cette monnaie d'occupation». Des appels à l'abrogation de la loi de 1973 «qui interdit à l'Etat d'emprunter directement à la banque de France».
«Torrent». Plus sûrement, Marine Le Pen laboure large le champ du social et de la rhétorique anticapitaliste. «Elle renoue avec le FN des années 90 et ses affiches sur le social, le côté ni droite ni gauche», dit Sylvain Crépon, sociologue et auteur de la Nouvelle extrême droite (1). Il est question, pêle-mêle, de «protection» ou de «protectionnisme social»; de «repli national» et de «patriotisme économique». Le péril? Le «torrent de la mondialisation», responsable du «chômage de masse», des «délocalisations» et de