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Libération

La croissance plombée par le logement

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étude . Les niches immobilières décourageraient les chômeurs à déménager pour trouver un emploi.
par Raphaël Duizend
publié le 21 janvier 2011 à 0h00

Des politiques de logement mal conçues ont été au cœur de la crise et peuvent handicaper la reprise. C'est ce que montre une étude de l'OCDE publiée hier, et dont l'originalité tient au «lien direct» qu'elle établit «entre la politique immobilière, la mobilité du travail et la croissance», note Giuseppe Nicoletti, chef de la division des politiques structurelles du club des 34 pays les plus prospères. En effet, en période de sortie de crise, la mobilité des agents économiques est un facteur décisif pour le retour à l'emploi, dans la mesure où les emplois créés se situent rarement dans les zones où d'autres ont été détruits. Premier frein à la mobilité : des politiques fiscales trop favorables à l'investissement immobilier, qui détournent l'épargne d'investissements plus productifs et favorisent la propriété immobilière, au détriment du marché locatif. D'autant que des réglementations encadrant le marché locatif favorables aux locataires, avec notamment des «contrôles relativement stricts des loyers», découragent de nombreux propriétaires de louer.

Les coûts de transaction trop élevés (frais de notaires, d'agence et droits de mutation) ainsi qu'une législation limitant la création de logements (procédures de permis de construire et règles d'urbanisme contraignantes) sont d'autres facteurs qui entravent la mobilité, empêchent l'offre de répondre à la hausse de la demande, et favorisent ainsi l'envolée des prix. L'étude met aussi l'accent sur le rôle