Menu
Libération
Repères

Repères : Fiscalité

Article réservé aux abonnés
par
publié le 21 janvier 2011 à 0h00

Réforme, mode d’emploi

Elle remplace le barème actuel, en taux marginaux, par un barème en taux effectif. Au lieu de taxer le revenu selon des tranches d'imposition fixes de 5,5 à 41% pour la tranche maximale, l'impôt exprimé en taux effectif s'applique à la totalité du revenu, ce qui permet de se faire une idée de qui paie quoi.

Prélevé à la source, individualisé, cet impôt unique sur le revenu, acquitté par tous, est basé sur l'assiette de la CSG (Contribution sociale généralisée), qui taxe également une partie des revenus du capital. Pour 1 100 euros de revenus mensuels brut, il est de 2%, 10% pour 2 200 euros, 13% pour 5 000 euros, jusqu'à 60% maximum pour les salaires supérieurs à 100 000 euros par mois.

Seuls les 3% de contribuables les plus aisés (ceux qui gagnent au-delà de 8 000 euros par mois) paient davantage d'impôts, les 97% restants voient leur imposition diminuer. Autour de 7 000 euros de salaire brut, la réforme est neutre, à 6 000 euros et en dessous, l'impôt baisse. Les hausses n'atteignent 10% et plus que pour les 0,1% les plus aisés (plus de 40 000 euros par mois).

Camille Landais, 29 ans, ancien thésard de Thomas Piketty, est chercheur à Stanford (Etats-Unis) et auteur des Hauts revenus en France, 1998-2007 : une explosion des inégalités (Ecole d'économie de Paris, 2007).

Emmanuel Saez, 38 ans, est professeur à l'université de Berkeley, dans la baie de San Francisco