Réforme, mode d’emploi
Elle remplace le barème actuel, en taux marginaux, par un barème en taux effectif. Au lieu de taxer le revenu selon des tranches d'imposition fixes de 5,5 à 41% pour la tranche maximale, l'impôt exprimé en taux effectif s'applique à la totalité du revenu, ce qui permet de se faire une idée de qui paie quoi.
Prélevé à la source, individualisé, cet impôt unique sur le revenu, acquitté par tous, est basé sur l'assiette de la CSG (Contribution sociale généralisée), qui taxe également une partie des revenus du capital. Pour 1 100 euros de revenus mensuels brut, il est de 2%, 10% pour 2 200 euros, 13% pour 5 000 euros, jusqu'à 60% maximum pour les salaires supérieurs à 100 000 euros par mois.
Seuls les 3% de contribuables les plus aisés (ceux qui gagnent au-delà de 8 000 euros par mois) paient davantage d'impôts, les 97% restants voient leur imposition diminuer. Autour de 7 000 euros de salaire brut, la réforme est neutre, à 6 000 euros et en dessous, l'impôt baisse. Les hausses n'atteignent 10% et plus que pour les 0,1% les plus aisés (plus de 40 000 euros par mois).
Camille Landais, 29 ans, ancien thésard de Thomas Piketty, est chercheur à Stanford (Etats-Unis) et auteur des Hauts revenus en France, 1998-2007 : une explosion des inégalités (Ecole d'économie de Paris, 2007).
Emmanuel Saez, 38 ans, est professeur à l'université de Berkeley, dans la baie de San Francisco