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Libération

Messier et son passage avide condamné

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Le tribunal correctionnel de Paris a reconnu l’ancien PDG de Vivendi Universal coupable d’informations trompeuses et d’abus de bien social.
publié le 22 janvier 2011 à 0h00

Jean-Marie Messier humilié. La peine infligée vendredi par le tribunal correctionnel de Paris (trois ans de prison avec sursis et 150 000 euros d'amende) n'est pas définitive, le PDG déchu de Vivendi Universal (de 1998 à 2002) ayant annoncé son intention de faire appel. En revanche, certains attendus sur son âpreté au gain risquent de nuire à sa nouvelle carrière de banquier d'affaires (lire ci-contre). Et de faire jurisprudence en matière de golden parachute hors-norme. Des trois chefs d'accusation retenus contre Messier, les juges l'ont relaxé pour manipulation de cours. A l'automne 2001, Vivendi avait racheté massivement ses propres actions en Bourse afin de maintenir artificiellement le titre autour de 100 euros (contre 20 euros aujourd'hui), barrière symbolique permettant à Messier de continuer à donner le change alors que Vivendi commençait à frôler la faillite. Péché véniel, note le tribunal : «Bien qu'il soit permis de suspecter fortement des faits de manipulation de cours, les éléments du dossier ne permettent pas d'en apporter la preuve formelle.» Le tribunal s'est notamment basé sur le «contexte très particulier de l'après 11 Septembre», le microcosme financier redoutant alors que l'attentat contre le World Trade Center ne se double d'un piratage des marchés financiers, justifiant quelques entorses à l'orthodoxie boursière. Ben Laden au secours de Messier…

Rapacité. Deuxième grief, la diffusion d'informations trompeuses, cette foi