Renault ne fait rien qu'à embêter le gouvernement. Empêtré dans une histoire d'espionnage industriel qu'il a cachée pendant des mois aux autorités (Libération de vendredi), le constructeur s'apprête à finaliser un plan de départs anticipés pour certains de ses salariés, contredisant ainsi la majorité et son souhait de maintenir les seniors dans l'emploi. Bref, alors que le pouvoir vient de reculer l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans, l'entreprise envisage de se délester de ses manœuvres fatigués dès leurs 58 printemps. Un vrai pied de nez au gouvernement, dont le ministre du Travail, Xavier Bertrand, s'est senti obligé, début décembre, de dire qu'il allait «éplucher» le texte afin d'y débusquer des moyens de s'y opposer (Libération du 7 décembre 2010).
Pas de quoi effrayer le constructeur, dont le projet d’accord a fait vendredi l’objet d’une dernière réunion entre direction et syndicats, et devrait obtenir l’approbation de la plupart des organisations syndicales.
Techniquement, le texte ouvrirait la possibilité à tous les ouvriers, employés et agents de maîtrise, âgés d’au moins 58 ans au début de l’année, de cesser leur activité jusqu’à l’âge de liquidation de leur retraite tout en étant rémunérés 75% de leur dernier salaire brut. Seules conditions : avoir passé quinze ans en travail posté, ou être atteint d’une incapacité de 10%. Selon la direction, le plan pourrait concerner 3 000 salariés, sur un effectif de 55 000 en France. En échange, Renault