La «petite boutique» de Jean-Marie Messier tremble sur ses jeunes fondations. Huit ans après sa création, Messier Partners semblait pourtant avoir gagné cette respectabilité que le sérail des affaires aime faire rimer avec profitabilité. En novembre, l’arrivée dans la maison comme associé d’Erik Maris, 46 ans, pointure de la banque Lazard, avait fini d’installer la petite banque conseil en fusion-acquisition de l’ex-patron de Vivendi Universal dans le paysage parisien. Décidé à casser la baraque de part et d’autre de l’Atlantique, le nouveau tandem Messier-Maris mettait alors en avant sa différence : absence de conflit d’intérêt, créativité et discrétion.
Mégalomanie. Patatras, hier. La condamnation en première instance de Jean-Marie Messier pour «abus de bien social» et «diffusion d'informations fausses ou trompeuses» est de celles qui marquent un banquier du sceau des pestiférés. «A Paris, Messier reçoit dans un appartement près du parc Monceau, place de la République dominicaine, l'adresse lui va bien», raille méchamment un confrère.
Patron visionnaire perdu par sa mégalomanie, l’ancien «banquier surdoué» de Lazard connaît le poids des réputations. Il s’en est fallu de trop peu que la sienne ne soit définitivement emportée par le fiasco Vivendi. En 2002, le gotha des affaires, poussé par le parrain du milieu et ancien patron d’Axa, Claude Bébéar, lui tourne le dos. Messier, néanmoins, conserve quelques fidèles : Arnaud Lagardère,