Le coup est rude pour Sanofi-Aventis. A la demande des autorités sanitaires européennes, le premier labo français a envoyé, vendredi, un courrier d'avertissement aux médecins français sur les risques de sa dernière molécule vedette contre les troubles du rythme cardiaque, le Multaq. Il avait déjà fait de même aux Etats-Unis après que deux patients ont dû subir une transplantation du foie. Désormais, un examen de cet organe est recommandé avant et pendant le traitement. Les patients déjà sous Multaq doivent contacter leur médecin d'ici un mois pour réaliser «un bilan hépatique [du foie, ndlr] sanguin», a précisé l'Afssaps, le gendarme français du médicament. Comme le rappelle Sanofi, le lien entre Multaq et ces deux cas graves «ne peut être exclu mais n'a pas été formellement établi».
trouble. L'alerte a été jugée sérieuse par la Haute autorité de santé (HAS), qui statue sur l'efficacité des médicaments. Elle a décidé, mercredi, de lancer une réévaluation du Multaq. «On n'avait pas constaté jusqu'ici d'effets hépatiques de cette gravité. Nous réagirons de manière proportionnée lorsque nous disposerons de données validées», indique à Libération le président de la commission compétente de la HAS, Gilles Bouvenot. Vendredi, l'Agence européenne du médicament a, elle, lancé un réexamen du produit qui peut potentiellement conduire à son retrait. L'affaire jette le trouble sur une molécule déjà controversée. Le Multaq était dans le