«Vous voyez, nous avons sorti les griffes», glisse en confidence Claude Birraux, député UMP. La formule désigne le rapport, écrit avec le député PS Christian Bataille, qu'il a remis en fin de semaine dernière aux journalistes, dans un sous-sol de l'Assemblée. Ce rapport de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), que Birraux préside, porte sur le plan national de gestion des matières et déchets radioactifs. Sujet aride, mais rendu torride par les deux rédacteurs. Des spécialistes du sujet, puisqu'ils ont participé à 23 des 25 rapports de l'Opecst sur le nucléaire. Le dernier est un brûlot contre la politique nucléaire du gouvernement et les ambitions du PDG d'EDF, Henri Proglio.
Déchets radioactifs. Les députés se sont fendus d'un «rappel à la loi». Pour l'instant, «c'est gratuit», souligne Bataille. Ce «rappel» s'adresse à EDF, qui tente de passer en force avec un projet de stockage souterrain des déchets les plus radioactifs, nettement moins cher que l'état actuel du projet de l'Andra (l'Agence chargée de «concevoir, implanter, réaliser et gérer les centres de déchets radioactifs»).
Si les députés comprennent que les payeurs (EDF, Areva, Commissariat à l’énergie atomique -CEA) s’inquiètent du projet, dont l’approche prudente et conservatrice vise une sûreté maximale, ils rappellent le cadre légal. Rappel à la loi aussi pour le gouvernement, qui n’a toujours pas mis en place la